En l'absence de politqiue monétaire accomodante (augmentation de l'offre de monnaie) la politique budgétaire modifie le taux d'intérêt puisqu'il faut plus de monnaie pour les transactions (la demande de produits augmente) la quantité de monnaie disponible pour les placements ne peut être maintenu que si le taux d'intérêt s'élève décourageant les ménages de conserver des liquidités inemployées. C'est cette liaison qui explique la forme de la courbe LM dans le modèle IS-LM et l'augmentation du taux d'intérêt à la suite d'une politique de relance se lit directement sur le diagramme IS-LM. L'expression "effet de retour financier" est assez bien adaptée pour décrire le freinage de la politique de relance représenté par cette augmentation du taux d'intérêt.
Cet effet réduit l'augmentation de la production et du revenu parce qu'un taux d'intérêt plus élevé conduit les entreprises à renoncer à certains investissements. En effet dans le modèle IS-LM linvestissement privé est influencé négativement par une élévation du taux d'intérêt. Pour qu'il n'en soit pas ainsi il faut une situation dans laquelle le taux d'intérêt est tellement bas qu'il existe une trappe à liquidités. La croissance de la production n'a pas d'effet sur le taux d'intérêt.
Inversement l'effet joue pleinement et annule la variation du revenu recherchée par la politique de relance lorsque la demande de monnaie ne dépend plus du taux d'intérêt, la courbe LM est verticale. La monnaie est utilisée uniquement pour les transactions.
Il est facile de considérer que cet effet de retour financier peut être interprété comme un effet d'éviction. parce que des investissements privés sont évincés, abandonés, en raison de la hausse des taux d'intérêt.

Mais cet effet d'éviction prend une autre forme. Il faut pour cela abandonner prendre en compte la capacité des ménages à anticiper les évolutions des prélèvements obligatoires. Si on accepte l’idée que les anticipations sont rationnelles (ou parfaites) les agents vont prévoir que l’endettement public actuel implique une augmentation future des prélèvements obligatoires ce qui va les conduire à accroître leur épargne actuelle annulant l’effet multiplicateur.
Il y a équivalence entre un financement du déficit public par l’emprunt et par l’impôt. Cette idée était déjà présente chez David Ricardo, c’est pourquoi on parle d’une “équivalence ricardienne” entre emprunt et impôt.
Sur le diagramme IS-LM (qui ne relève pas de l'analyse de Barro) la courbe IS se déplace vers la gauche.
C’est l’économiste américain Robert Barro qui a développé cette idée dans la littérature contemporaine. Les conditions de validité de ce théorème d’équivalence sont particulièrement strictes. Il est donc assez fragile et ne semble pas devoir être retenu dans la majorité des cas.

On peut aussi envisager un effet d'éviction se manifestant par un effet de richesse.
La hausse du taux d'intérêt conduit à une baisse de la valeur des actifs financiers (la valeur des obligations, leur prix de vente sur le marché obligataire diminue quand le taux d'intérêt augmente et inversement - c'est l'effet balançoire). Si la consommation et l'investissement sont liés au patrimoine (la richesse) et pas seulement au revenu, il y a éviction. Pour compenser la diminution de leur "richesse", les ménages augmentent leur épargne et réduisent leur consommation. La courbe IS se déplace vers la gauche.

Dans le même esprit, un autre comportement des prêteur peut être pris en compte. Devant la répétition des déficits publics le taux d'intérêt augmente parce que le risque de défaut sur la dette publique devinet plus important et parce que la perspective d'une inflation plus forte se précise. Il s'agit encore d'un effet d'éviction. L'importance de cet effet dépend de la crédibilité du gouvernement et de la soutenabilité de la dette publique. Plus généralement en situation d'incertitude les ménages tendent à accroître leur épargne de précaution et les entreprises à reporter leurs investissements. L'effet de la relance du climat des anticipations et de la confiance que les agents accordent aux pouvoirs publics.