Parmi les économistes qui contestent l'utilisation des politiques économiques conjoncturelles (d'inspiration keynésienne) il faut faire une distinction entre ceux qui montrent que ces politiques ont des effets à court terme, éliminés par les ajustements de moyen terme et ceux qui considèrent qu'elles sont radicalement inefficaces.
Milton Friedman, est le représentant le plus connu du premier courant. Il s'est efforcé de montré qu'il ne peut pas y avoir à moyen et long terme un arbitrage entre l'inflation et le chômage. Le taux de chômage ne peut pas selon lui s'écarter durablement du taux "naturel" commandé par les structures de l'économie et du marché du travail. Ainsi les relances budgétaires peuvent peut-être réduire provisoirement le taux de chômage mais c'est au prix d'une inflation plus forte et cela ne dure pas.
De la même manière en introduisant une théorie de la consommation renvoyant au revenu permanent il ruine le fondement des relances budgétaires reposant sur le principe du multiplicateur. Si la consommation ne dépend pas du revenu courant, la stimulation de l'activité par l'augmentation des dépenses publiques ne s'applique pas.
Le successeur de Milton Friedman à l'Université de Chicago, Robert Lucas est allé beaucoup plus loin en utilisant une nouvelle conception des anticipations. La théorie des anticipations rationnelles prend en compte le bon niveau de connaissances économiques des agents. Ils en savent autant sur l'économie (théories et données) que les responsables de la politique économique. Dans ces conditions, une décision de politique économique ne peut pas être efficace puisqu'elle est anticipée par ceux dont le comportement doit être affecté par cette décision.
En revanche pour la politique économique structurelle, tous les économistes s'accordent pour dire qu'elle est fondamentale parce que la croissance économique dépend de la qualité des institutions, du système de formation, de la recherche développement...