La courbe d'offre globale peut être construite en inégrant un marché du travail dans sa présentation élémentaire : la quantité de travail utilisée par les producteur diminue quand le coût réel du travail augmente - la demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel - et, la quantité de travail proposé par les salariés augmente quand le salaire réel augmente - l'offre de travail est une fonction croissante du salaire réel (premier diagramme = marché du travail). La variation de la production à court terme dépend uniquement de l'utilisation plus ou moins grande du facteur travail - la production est une fonction croissante de la quantité de travail utilisée (deuxième diagramme = fonction de production). Si le marché du travail fonctionne bien l'équilibre doit s'établir au plein emploi. Si ce n'est pas le cas c'est parce qu'il y a des rigidités ou des erreurs à court terme. Imaginons que ce marché soit en situation d'équilibre de sous emploi (w0/p0 et N0). Une augmentation du niveau général des prix de p0 à p1 modifie les salaires réels qui passent à w0/p1. L'offre de travail diminue mais et la demande de travail augmente (le salaire nominal ne change pas à cause des rigidités, les salariés ne défendent pas immédiatement le pouvoir d'achat de leurs revenus). L'équilibre du marché du travail se déplace (w0/p1 et N1). Comme l'emploi augmente et parce que la fonction de production est croissante, le niveau de production augmente lui aussi. À court terme, une augmentation du niveau général des prix entraîne une augmentation de la production : l'offre globale est une fonction croissante du niveau des prix. |
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À long terme, le marché du travail retrouve sa flexibilité et l'équilibre s'établira au niveau du plein emploi - tous ceux qui veulent travailler pour le salaire d'équilibre trouvent un emploi et tous ceux qui veulent embaucher au salaire d'équilibre peuvent le faire. Comme les prix et les salaires nominaux sont flexibles à long terme, une augmentation des prix est immédiatement compensée par une augmentation du salaire nominal. Ainsi quelque soit le niveau des prix l'équilibre du marché du travail est inchangé N = N*. Comme l'emploi ne change pas, la production n'est pas modifié. À long terme, une augmentation du niveau général des prix ne modifie pas le niveau de la production : l'offre globale est indépendante du niveau des prix. Dans le diagramme "niveau des prix - niveau de la production c'est une droite verticale. Il y a ainsi deux courbe d'offre globale : OGCT à court terme et OGLT à long terme. |
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Cette présentation élémentaire peut être enrichie.
Le comportement des producteurs pour la formation des prix est simple : ils appliquent une marge proportionnelle au côut salarial unitaire.
Le coût salarial unitaire se calcule en tenant compte de la productivité.
Exemple : Soit un produit demandant 4 heures de travail payées chacune 10 euros pour fabriquer 2 unités : le coût unitaire est (4 x 10) / 2 ou 10 / (2/4) qui n'est autre que le rapport du salaire nominal à la productivité du travail.
p = (1 + m) (w / π) p = [(1 + m) / π] (w) |
------ | p est le niveau des prix, w le salaire nominal, π la productivité du travail et m le taux de marge appliqué aux prix si le taux de marge m est de 10% et que coût salarial unitaire corrigé par la productivité est 20 euros le prix unitaire du produit sera 22 euros. |
w = p* + F(u) w = p* + G(Y) |
------ | F(u) est une fonction du taux de chômage ; quand le taux de chômage augmente les salaires nominaux augmentent moins vite c'est une fonction décroissante traduisant une relation du type courbe de Phillips. G(Y) est une fonction du niveau de l'écart de PIB, donc du niveau de production c'est une fonction croissante car quand la production augmente, le taux de chômage se réduit et les salaires nominaux augmentent. |
p = [ (1+m)/π ] [ p* + F(u) ] | ---et--- | p = [ (1+m)/π ] [ p* + G(Y) ] |
p = [(1+m)/π](p*) + [(1+m)/π]G(Y) |
-----dans cette expression----- | [(1+m)/π] est un coefficient dépendant du niveau de la productivité du travail et du taux de marge |
[(1+m)/π](p*) mesure l'influence des anticipations de prix : l'inflation anticipée est source d'inflation | ||
[(1+m)/π]G(Y) mesure l'influence de la production : les prix augmentent quand la production augmente |
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L'offre globale ou offre agrégée est une relation croissante entre la production et le niveau des prix. La courbe est plus ou moins haute dans le diagramme selon le niveau des prix anticipés (anticiper une forte inflation pousse la courbe vers le haut). Le niveau de productivité et le coefficient de marge affectent la position de la courbe mais pas sa forme. On passe de la courbe n°1 à la courbe n°2 si toutes choses égales par ailleurs - la productivité du travail diminue (les conditions de production se détériorent, les prix doivent être plus élevés pour maintenir les profits) - le taux de marge augmente (les producteurs deviennent plus exigeants alors que les conditions de production ne changent pas). On passe de la courbe n°1 à la courbe n°3 si toutes choses égales par ailleurs les rigidités sont plus importantes. |
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