Un pouvoir de marché est difficile à conserver
durablement précisémment parce qu'il procure une rente qui attire les
concurrents.
Il existe toujours des produits substituables : la route à la place du
rail, l’autoproduction d’électricité à défaut de l’acheter au monopole
de distribution, etc...
Dans un grand nombre de cas, s’il n’existe
qu’un producteur pour l’instant, cette situation n’est pas immuable :
il n’existe qu’un producteur de Coca-Cola, mais d’autres producteurs de
boissons gazéifiées peuvent essayer de produire des boissons analogues.
En d’autres termes, le plus souvent les marchés sont contestables.
Un marché contestable est un marché sur lequel une nouvelle entreprise
peut à tout moment venir s’installer parce qu’elle ne rencontre pas de
barrière à l’entrée ou à la sortie du marché (il n’y a pas de coûts
irrécupérables décourageant la pénétration du marché ou accompagnant
une sortie rapide). Le fait que des concurrents peuvent apparaître à
n’importe quel moment oblige les entreprises présentes sur le marché,
même quand elles sont peu nombreuses, à se comporter comme si la
concurrence existait réellement : elles seront donc efficientes. Les
modèles économiques permettant de schématiser cette situation montre
que les résultats ne sont pas très différents de ceux obtenus en
concurrence pure et parfaite même quand il y a un petit nombre de
vendeurs. C'est une mise en forme de l'intuition de Joseph Schumpeter qui considérait que : la
concurrence ne dépend pas du nombre des intervenants sur le marché elle
dépend des comportements ; ce n’est pas un état c’est un état d’esprit
c’est un comportement. Le risque de voir apparaître un nouvel
entrant peut inciter une firme en situation de monopole à ne pas en
abuser ou à dépenser énormément d’argent en publicité pour construire
une barrière à l’entrée.