1) Les rigidités nominales

Les salaires nominaux sont rigides s’ils s’ajustent lentement aux variations du niveau général des prix. Les prix sont rigides s’ils s’ajustent lentement aux variations de la demande globale.
Dans l'analyse keynésienne actuelle (celle des "nouveaux keynésiens) les rigidités ont des fondements microéconomiques.

a) Pour les salaires, il existe plusieurs explications

- Ils sont souvent fixés sur une période donnée et définie à moyen terme dans des négocaitions qui sont difficiles et qui comportent des risques pour l'employeur (uengrève par exemple). Ils sont donc rigides car ils ne sont pas modifiés immédiatement quand le niveau des prix varie.
- Les négocaitions se font généralement par entreprise ou par branche, jamais pour l'économie entière et à des dates échelonnées dans le temps, tous les salaires n'évoluent pas en même temps, ils sont endécalage par rapport à l'évolution des prix.
- Les salariés prennent en compte l'évolution des prix avec retard, ils sont victimes d'une certaien illusion monétaire parce qu'i faut du temps pour que les variations de prix soient "visibles".
Il y a donc un décalage entre les variations de prix et l’adaptation des salaires.

Au total le délai d'ajustement, même s'il n'est jamais très long dépasse un semestre en Europe et plus d'une année aux États-Unis.

b) Pour les prix les explications sont encore plus nombreuses.

- Les producteurs peuvent préférer réduire les délais de livraison ou fournir moins de services complémentaires plutôt que d'augmenter les prix (et inversement).
- Ils peuvent aussi faire varier leurs stocks.
- Les entreprises préfèrent généralement attendre que leurs concurrents prennent la décision de changer les prix avant de le faire. Cela entraîne un défaut de coordination qui décale la variation des prix des évolutions réelles du marché.
- Très souvent la formation des prix passe par l'application simple d'une marge aux coûts de production. Les prix ne changent que lorsque les coûts se modifient. Bien entendu, si le marché reste orienté durablement à la hausse ou la baisse du prix, l'ajustement interviendra, mais il le fait avec retard.
- Pour fidèliser leurs clients les entreprises peuvent choisir une stratégie de prix stabilisés sur des périodes assez longues. C'est une sorte de contrats implicites.
- L'engagement peut d'ailleurs être explicité dans un contrat pour une durée fixée à l'avance.
- Le changement des prix a un coût. Les coûts d'étiquetage et coûts de catalogues peuvent freiner l'ajustement des prix aux conditions du marché.
- En situation de concurrence imparfaite les taux de marge n'évoluent pas de la même manière en période d'expansion et de ralentissement. En période d'expansion les marges se réduisent ce qui freine l'augmentation des prix.
- Certains seuils de prix sont "symboliques" ce qui limite leur franchissement (99 euros par exemple).

Toutes ces explications permettent de comprendre pourquoi les ajustements de prix ne correspondent pas aux fondamentaux du marché en situation de concurrence imparfaite.

2) Les rigidités réelles

Les rigidités réelles sont des ajustements lents des salaires nominaux à la productivité du travail et au niveau de chômage.
Elles peuvent découler de la forme des négociations salariales : contrats implicites (l’employeur garantit l'emploi et le salarié accepte un salaire fixé pour une période donnée), salaire d’efficience (les employeurs garantissent un salaire élevé en contrepartie des efforts du salarié quelque soit la conjoncture), pouvoir de négociation salariale des syndicats.
La courbe de Phillips qui décrit la liaison entre variation du salaire nominal et taux de chômage est un exemple de rigidité réelle puisqu'elle montre que la croissance du salaire nominal est d'autant plus rapide que le taux de chômage est plus faible. C'est la traduction de l'influence du taux de chôamge sur la négociation salariale.

Les "nouveaux keynésiens" considèrent que les rigidités réelles renforcent les rigidités nominales.