Les modèles macro-économiques sont en fait des modèles macro-économétriques parce qu'ils utilisent les données fournies par les comptes nationaux, et les méthodes de l'économétrie. Construits à partir des concepts de la comptabilité nationale, se sont des modèles agrégés (on s'intéresse à l'agrégat "entreprises" et pas à telle ou telle entreprise).

Ils associent trois grands "blocs" d'équations : bloc réel de la production, le bloc prix-salaires et le bloc monétaire et financier décrivant les principales relations comptables et équations de comportement en œuvre dans l'économie, sont de loin les plus anciens. Ils se sont développés, par étapes et depuis les années 1970, ils se sont perfectionnés et sophistiqués, leur taille atteignant souvent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'équations.

La construction d'un modèle macro-économétrique implique des choix théoriques. Le plus souvent les modèles utilisés sont d'inspiration keynésienne. Depuis le début des années 1980 l'utilisation de la modélisation macro-économétrique a été largement critiquée en raison des difficultés qu'elle rencontrait : les politiques économiques d'inspiration keynésienne se révélant moins efficaces, il était normal de critiquer leurs fondements. Cependant, en dépit du succès des idées libérales la modélisation macro-économétrique est encore très utilisée, au moins pour fournir des points de repères pour les décisions publiques.Schématiquement, les relations entre les variables macro-économiques peuvent être appréhendées et mises en équations à l'aide de deux méthodes au sein de modèles partiels ou bouclés.

Les deux méthodes.

Les deux niveaux d'équilibre.

.


Méthodes

Micro-économique (exemples)
Macro-économique (exemples)
Equilibre partiel Modèle de négociation syndicale Relations économiques agrégées : boucle prix-salaires (courbe de Phillips)...
Equilibre général ("bouclés") Modèles d'équilibre général calculables Systèmes d'équations macro-économiques agrégées

L'opposition entre modèles macro-économétriques et modèles d'équilibre général calculable ne conduit pas au rejet idéologique de l'un des deux outils d'analyse.

La micro-économie sur laquelle repose les modèles d'équilibre général calculable n'est pas forcément, heureusement, celle décrite au début du siècle dernier. Elle a connu un renouveau radical grâce à l'analyse des imperfections du marché : l'existence d'externalités, l'imperfection de la concurrence, l'imperfection de l'information...
La prise en compte de l'hétérogénéité des agents constitue une avancée importante. La macroéconomie fondée sur des principes microéconomiques se contente on l'a vu de la notion d'agent représentatif. Cela revient à résumer la macroéconomie en une microéconomie. Les problèmes de coordination et d'inégalités sont évacués. La prise en compte de l'hétérogénéité des agents permet de reconstruire une véritable macroéconomie. Pour intégrer la dimension monétaire et financière, il faut abandonner la notion d'agent représentatif et mettre en question l'hypothèse d'information parfaite. Enfin les progrès de la théorie des jeux, et de la théorie des incitations ou des agences, rendent possible l'intégration de l'influence des institutions sur l'économie.

Les modèles macro-économétriques profitent de ces avancées. Comme le développement des données microéconomiques a été considérable les économistes peuvent effectuer des expérimentations, des exercices de vérification ou des falsification passant par l'élaboration de modèles de micro-simulation construits sur la base de larges échantillons. Ces modèles permettent la simulation des effets d'une politique fiscale, sociale ou autre. Ils peuvent éclairer la prise de décision politique en donnant des indications précises, par exemple, sur la variation de la consommation de tabac suivant le montant des taxes. Cet outil permet de répondre à une véritable demande sociale. Le domaine de l'éducation est également concerné.

Quant aux modèles d'équilibre général calculable, il en existe actuellement deux grandes catégories.
Ceux qui visent à analyser les conséquences du commerce international et des études sur les modèles d'équilibre général calculable à génération imbriquée intégrant différentes variables ne relevant pas toutes de l'économie comme la démographie ou l'innovation technologique, par exemple le vieillissement de la population qui a des répercussions importantes sur l'économie.
La force des modèles d'équilibre général calculable provient de la grande cohérence des hypothèses retenues et la représentation complète des interdépendances entre marchés. ils sont régulièrement utilisés pour simuler les effets des mesures structurelles : ouverture commerciale, politique de la concurrence, réduction des charges salariales, réforme des retraites, politiques de l'environnement. Ils sont utilisés par les institutions internationales (OCDE, Banque mondiale, OMC...) et par des organismes de recherche comme l'OFCE (Observatoire français de conjoncture économique), le CEPII (Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales) ou le CAS (Conseil d'analyse stratégique).