L’idée a été initiée par l’économiste anglais Arthur Cecil Pigou qui a imaginé en 1920 une taxe obéissant au principe pollueur payeur qui oblige les responsables de la pollution à assumer le coût de la pollution ou de la dépollution ainsi que celui de la ressource naturelle prélevée (on parle de taxe pigouvienne pour désigner une telle taxation).

La mise en place d’un marché des droits à polluer est une illustration de la manière dont les pouvoirs publics peuvent tenter d’internaliser les effets externe. En fait il s'agit d'un marché des permis d’émission créé en 2005 en Europe. en effet il ne s'agit de vendre des droits à polluer mais de permettre aux entreprises qui respevtent les quotas d'émissions fixés par la loi de céder la partie non utilisée des quotas qui leur ont été attribués aux entreprises qui dépassent les leurs. Il y a donc une double incitation, puisque les entreprises peu polluantes peuvent vendre le résultat de leurs efforts en matière de protection de l'environnement alors que celles qui sont incapables de réduire leurs émisions supportent un coût supplémentaire.

Le projet de taxe carbone est une autre illustration. Dans les deux cas il s'agit d'un signal-prix pour orienter les comportements des agents.

Deux approches économiques permettent de déterminer ce signal-prix : une approche coûts/avantages ou une approche coûts/efficacité.
- Dans une logique coûts/avantages, l'analyse économique recommande d'égaliser, à tout moment, le coût marginal de réduction des émissions polluantes (c'est le coût à payer par le producteur pour mettre en place les procédés réduisant sa pollution, on dit aussi coût d'abattement) avec le coût marginal pour la société des dommages liés à l'émission d'une unité supplémentaire de polluant.
- Dans une approche coûts/efficacité, en revanche, l'analyse économique recommande de définir à l'avance un objectif de réduction des émissions. Le signal-prix dépendra alors, d'une part, du niveau des objectifs de réduction des émissions retenus - plus l'objectif est ambitieux, plus le signal-prix sera élevé - et, d'autre part, de l'émergence de nouvelles technologies qui doit permettre de diminuer les coûts marginaux d'abattement pour les producteurs, comme le montre le tableau suivant.