Le texte fondateur : Investissement - revenu - emploi
Lecture commentée du Livre III, chapitre X de la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" :
La propension marginale à consommer et le multiplicateur

Dans la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, il y a deux mécanismes multiplicateurs : un multiplicateur d'emplois, un multiplicateur d'investissement.
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L'idée est empruntée à Richard Kahn (économiste anglais - 1905 - 1989 - qui travaillait avec Keynes à Cambridge) et Keynes s'y réfère directement (l'article de Kahn "La relation entre l'investissement intérieur et le chômage" date de 1931 - Economic Journal).

Keynes raisonne en courte période de sorte que les variations du revenu réel (global) ne peuvent provenir que des variations de la quantité de travail.
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On déduit des relations précédentes la valeur habituelle du multiplicateur k = 1 / 1-c.

La différence avec le multiplicateur de Kahn est qu'ici la liaison n'est pas établi entre le supplément initial d'emplois et le total des emplois créés par les effets de la distribution des revenus mais entre la valeur du supplément d'invsetissement (équivalente à celle du supplément de dépenses liée aux emplois créés initialement) et celle du revenu.

Keynes se pose immédiatement la question du financement de ce supplément de dépenses pour créer des emplois dans le cadre des investissements nouveaux. La solution c'est l'épargne induite par l'augmentation des revenus.
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Dans la logique keynésienne l'égalité entre épargne et investissemnt relève à la fois :
- des définitions, il s'agit donc d'une identité comptable puisque le revenu est partagé entre dépenses de consommation et épargne et que la production (qui est l'autre face du revenu) est destinée à la consommation et à l'investissement
- du circuit économique puisque le mécanisme multiplicateur en augmentant le revenu entraîne une augmentation équivalente à l'investissement initial de l'épargne. L'investissement induit l'épargne..
L'épargne n'est pas une contrainte puisqu'elle s'ajuste, en revanche le désir d'épargne (la modification de la propension à consommer) peut aggraver la crise. Si les agents sont inquiets (à juste titre si la situation économique se dégrade) ils peuvent être tentés d'épargner ce qui aggrave la crise pour Keynes. C'est ce qui explique les exhortations de Keynes lors des interventions qu'il fait à la BBC : il encourage les ménagères à dépenser.
Cela implique aussi que les entrepreneurs ne feront pas d'investissements nouveaux s'ils pensent que les consommateurs utiliseront le supplément de revenu lié à l'augmentation de l'emploi à autre chose qu'à acheter leurs produits ou qu'ils réduiront leur consommation.

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Il sait de plus que l'effet multiplicateur s'arrête lorsque toutes les heures de travail disponibles sont pleinementt employées.
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Il sait aussi qu'il peut y avoir un "effet de retour financier" si le financement de l'investissement entraîne une tension sur les taux d'intérêt..
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Il pense aux changements d'anticipations qui peuvent se produire si les chefs d'entreprise ne croient pas en la réussite de cette politique d'investissement.

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Enfin il est conscient des effets de l'ouverture des économies sur l'efficacité du mécanisme.
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