Dans l'analyse keynésienne de la consommation le principal facteur objectif de la dépense de consommation est le revenu.
En plus de ce déterminant objectif, Keynes énumère huit facteurs subjectifs : « précaution, prévoyance, calcul, ambition, indépendance, initiative, orgueil et avarice » en montrant qu'ils jouent un rôle non essentiel..
Il montre aussi que le taux d'intérêt est un déterminant de la consommation mais de manière très faible. La hausse du taux d'intérêt provoque une baisse du prix des obligations (quand le taux d'intérêt monte, la valeur des obligations baisse - c'est l'effet balançoire) et ainsi de la richesse des agents détenant des obligations. Pour rétablir cette richesse les ménages réduisent leur consommation. La consommation est ici, comme chez Irving Fisher, une fonction décroissante du taux d'intérêt, mais cet effet richesse :
- est marginal selon Keynes ;
- et il ne peut pas être interprété comme un arbitrage entre consommation et épargne (ce n'est pas un effet de substitution, c'est uniquement un effet revenu).

La fonction keynésienne sous sa forme linéaire C = cY + C0 a été testée de deux manières : sur des séries temporelles à partir des données des comptes nationaux et sur des coupes instantanées.
- Dans le cas des séries temporelles on cherche la corélation entre le revenu et la consommation pour des années successives. Si la relation est vérifiée à court terme par exemple de 1965 à 1974 la liaison est vérifiée et la propension marginale à consommer est estimée à 0,82, elle ne l'est pas à long terme puisque par exemple pour les Etats-Unis de 1896 à 1938 (Simon Kuznets) la relation est plutôt C = cY avec une propension marginale à consommer valant 0,86.
- Pour les séries en coupe intantanées on cherche la relation entre revenu et consommation pour des catégories de revenus différentes, des riches vers les pauvres, pour une même année. Ces séries montrent que la fonction keynésienne est confirmée. Mais la propension marginale µa consommer ébvaluée en coupe instantanée est inférieure à celle obtenue à partir de séries temporelles.
La consommation serait moins sensible, à court terme, aux variations du revenu qu'elle ne l'est à long terme.

Le schéma suivant présente de manière synthétique ey incomplête les tentatives de dépassement de la fonction keynésienne élémentaire. ces critiques de la théorie keynésienne de la consommation.

Les théories du revenu relatif dans l'espace Adaptation à la norme de consommation (D.S. Brady et R.D. Friedman, 1947)
Les effets « bandwagon » (prendre le train en marche) et de snobisme dans l’espace (Harvey Liebenstein, 1950)
Les effets d’imitation et de démonstration (James Duesenberry, 1947-1948)
dans le temps L’effet-mémoire (Thomas Brown, 1952)
L’effet-cliquet (J.S. Duesenberry)
Effet de formation d’habitudes et effet-parc
La consommation est fonction de la répartition des revenus
La consommation est fonction de l’évolution des variables monétaires et financières, en particulier l’inflation (effet d’encaisses réelles) et le taux d’intérêt (influence sur le prix des actifs réels et par conséquent sur la richesse)
La théorie du revenu permanent de Milton Friedman (1957)
La théorie du cycle de vie d’Alberto Ando et Franco Modigliani (1963)


Les théories du revenu relatif permettent d'introduire deux idées simples :
- les ménages définissent leur niveau et structure de consommation non pas uniquement par rapport à leurs revenus (personnels) mais également en se référant aux dépenses, et donc aux revenus, de la classe sociale immédiatement supérieure
- les ménages ont tendance à vouloir maintenir leur niveau de consommation par rapport à celui des périodes précédentes, ainsi la consommation d’une période est plus fonction du revenu antérieur le plus élevé que du revenu de la période courante.
Lorsque le revenu baisse en période de récession ou augmente en période de reprise, la consommation ne varie pas proportionnellement. L’effet Cliquet empêche la consommation de baisser (ce qui se traduit par une baisse de l’épargne) et freine son augmentation (ce qui permet de reconstituer l’épargne).

Avec la théorie du revenu permanent Milton Friedman veut invalider le principe de la stabilité de la relation consommation / revenu. Pour cela il faut distinguer dans le revenu des ménages un "revenu permanent" et une part temporaire ou accidentelle dite "revenu transitoire" (des plus-values, des heures supplémentaires, les aléas de l'activité pour les travailleurs indépendants…)
Friedman observe que le revenu réel n'est jamais régulier et que la consommation des ménages est plus stable dans le temps que ce dernier. Une baisse de revenu ne correspond pas toujours à une baisse de consommation parce que la consommation n'est pas seulement fonction du revenu courant, mais des revenus (revenus passés et revenus futurs c'est-à-dire la richesse de l'agent). Donc, les agents ne déterminent pas leur consommation courante en fonction du revenu courant mais plutôt du "revenu permanent", qu'il définit comme étant le revenu qu’un consommateur peut dédier à sa consommation en maintenant constante la valeur de son capital. Autrement dit, le revenu permanent est le revenu moyen qu'il pense percevoir pendant toute sa vie, déterminé par la richesse totale anticipée et le taux d'intérêt. Le revenu transitoire sera totalement épargné s'il est positif, financé par emprunt s'il est négatif. Une variation du revenu n'affectera la consommation que si elle modifie le revenu permanent.

La théorie du cycle de vie proposée par Alberto Ando et Franco Modigliani repose sur une approche microéconomique (l’analyse du comportement rationnel d’un agent qui cherche à maximiser sa satisfaction). L'individu prend en compte l'évolution dans le temps de ses ressources pour décider d'emprunter ou d'épargner. Lorsqu’il est jeune il a peu de ressources, il en à l’âge adulte, et moins lorsqu'il est à la retraite. S'il veut avoir une consommation régulière, voire légèrement croissante il empruntera durant sa jeunesse, épargnera dans la force de l’âge et désépargnera à la fin de sa vie, de sorte qu’en moyenne son patrimoine sera nul à sa mort. Sa consommation sera, elle, relativement constante. Contrairement aux indications de Keynes la consommation n'est pas proportionnelle au revenu.