La consommation intermédiaire
concerne donc tous les agents producteurs : les entreprises (ménages
entrepreneurs individuels ou sociétés financières ou non financières),
les administrations publiques et les institutions sans but lucratif
rendant des services aux ménages. Les producteurs achètent des biens et
des services qu’ils "consomment" en les intégrant dans un autre
produits.
La consommation finale ne devrait concerner que les ménages puisqu’elle est définie par la satisfaction d’un besoin humain.
On peut facilement mesurer la dépense de consommation finale des
ménages. Elle comprend toutes les dépenses d’acquisition de biens et
services marchands et la part des dépenses de santé, d’éducation, de
logement, restant à leur charge, après remboursements éventuels.
Dépense de consommation finale des ménages selon l’INSEE
Les biens et services marchands constituent l’essentiel de la dépense
des ménages ; ils correspondent aux achats de biens neufs (sauf les
logements mais y compris les achats en leasing pour les automobiles),
aux achats de véhicules d’occasion (passant par le commerce), et aux
achats de services marchands. Ils comprennent aussi l’autoconsommation
de produits alimentaires, les avantages en nature fournis par les
employeurs à leurs salariés ou par l’armée aux militaires, les loyers «
imputés » des logements occupés par leurs propriétaires, qui, tous,
viennent en contrepartie des revenus de même montant inclus dans le
revenu disponible des ménages. Enfin, sont également compris dans la
dépense des ménages les montants des biens et services consommés par
les ménages mais financés par les assurances ou les mutuelles. En
revanche, la comptabilité nationale ne classe pas en consommation
l’achat et les gros travaux d’amélioration du logement, les intérêts
liés à ceux-ci, les impôts. Elle ne retrace pas non plus les achats de
ménages à d’autres ménages : seules les marges commerciales des
revendeurs sont prises en compte. C’est notamment le cas pour le poste
« voitures d’occasion ». Quand les biens et services marchands sont
utilisés par des entrepreneurs individuels pour leur activité
productive, on ne les prend pas en compte dans la consommation finale
des ménages. Pour les biens et services à usage mixte, on ne retient
ici qu’une partie de leur valeur, proportionnelle à l’utilisation
domestique qui en est faite.
Les services non marchands pris en compte dans la dépense de
consommation finale des ménages comprennent tout d’abord les paiements
partiels des ménages aux administrations publiques (APU) (hôpitaux,
enseignement, musées, théâtres) ou aux institutions sans but lucratif
au service des ménages (ISBLSM) (séances de ciné-club, spectacles
amateurs, offices religieux). S’y ajoutent les services domestiques
fournis par le personnel salarié employé par les ménages (employés de
maison, nourrices, concierges et gardiens d’immeubles), qui ont leur
contrepartie en production pour compte propre des ménages.
Source : INSEE, Cinquante ans de consommation en France (édition 2009)
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Mais si on veut mesurer la consommation effective des ménages il faut
aussi prendre en compte les consommations individualisables de services
rendus par les administrations publiques (prestations en nature)
lorsque les bénéficiaires peuvent être précisément définis comme par
exemple les dépenses (publiques) pour l’éducation et pour la santé.
Il est certain que tous les services non marchands des administrations
sont utilisés en consommation finale par les ménages et en consommation
intermédiaire par les entreprises mais il est le plus souvent
impossible de les répartir entre les agents - on ne peut individualiser
ces consommations de services parce qu’on ne peut pas dire qui et pour
quelle valeur consomme la sécurité ou la diplomatie ou encore la
défense nationale. Par convention on considère que ces services non
marchands dont la consommation ne peut être individualisée constitue
une consommation finale des administrations publiques.
Consommation effective des ménages et dépense de consommation des administrations publiques selon l’INSEE
Pour passer de la dépense de consommation des ménages à la consommation
effective, il faut ajouter les transferts sociaux en nature versés par
les APU et ISBLSM, qui constituent une dépense de consommation pour
celles-ci. Les dépenses de consommation finale des administrations
publiques sont subdivisées entre dépenses de consommation finale
individualisable (celles dont le consommateur effectif est
identifiable), santé et éducation pour l’essentiel, et dépenses de
consommation collective correspondant aux fonctions régaliennes des
administrations : justice, défense, police, administration générale...
Les transferts sociaux en nature des administrations publiques aux
ménages correspondent aux dépenses de consommation finale
individualisable de ces administrations. La consommation effective des
administrations publiques ne comprend plus alors que les biens et
services inclus dans les dépenses de consommation finale collective.
L’ensemble de la dépense de consommation des ISBLSM, qui est considéré
comme individualisable, constitue une consommation effective des
ménages. Il n’y a donc pas de consommation finale effective pour les
ISBLSM.
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Tableau de synthèse
|
Ménages
|
Administrations
publiques
|
ISBLSM
|
Dépenses
de consommation
|
Dépenses
de consommation
des ménages
|
Dépenses collectives
et individuelles
des administrations
publiques
|
Dépenses
de consommation
des ISBLSM
|
Consommation
effective
|
Dépenses
de consommation des
ménages
+ dépenses individuelles
des APU
+ dépenses
des ISBLSM
|
Dépenses collectives
des administrations
publiques
|
|
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Voici les données commentées pour 2008 en milliards d’euros courants.

En 2008, les ménages ont dépensé 1086,8 milliards d’euros pour leur consommation : dépense de consommation finale des ménages.
Ils ont reçu 174,7 milliards d’euros de prestations sociales en nature
et 120,8 milliards d’euros de transferts de services non marchands en
provenance des administrations publiques soit au total 295,5 milliards
d’euros : dépense de consommation finale "individuelle" des
administrations publiques .
Les ménages ont aussi bénéficié de 27,3 milliards d’euros de services non marchands fournis gratuitement par les ISBLSM.
En additionnant ces transferts et ces prestations en provenance des
ISBLSM et des administrations publiques à la dépense de consommation
finale des ménages on obtient 1409,6 milliards d’euros représentant la
consommation finale effective des ménages.
Quant à la dépense de consommation finale des administrations publiques
elle est la somme des dépenses "individualisables" (295,5 milliards
d’euros) et "collectives" (156,1 milliards d’euros) soit 451,6
milliards d’euros.
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Évolution commentée depuis 1950

De
1950 à 2008 la dépense de consommation finale des ménages évolue au
même rythme que la consommation effective des ménages ce qui signifie
que la consommation individualisable de services non marchands
n’augmente pas plus vite que la consommation de biens et services
marchands. On peut cependant remarquer qu’à l’intérieur des dépenses
"socialisées" (individualisables rappelons le), les dépenses de santé
augmentent plus vite que les autres en particulier les dépenses
d’éducation.
Si on mesure le niveau de vie par la consommation
effective des ménages on peut dire que les administrations publiques
contribuent pour 20% à la réalisation de ce niveau de vie.
L’étude de la structure de consommation des ménages par produits montre
que la part des consommations non marchandes individualisables dans la
consommation effective des ménages varie énormément : elle est
pratiquement nulle pour l’alimentation ou les biens manufacturés, mais
elle représente 31,4% pour les loisirs et la culture, 79,6% pour la
santé et 90,3% pour l’éducation (données des comptes nationaux pour
2008 à jour en mai 2009).
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