Pour un bien typique l’élasticité (négative) peut être plus ou moins forte. On dit qu’un bien à une demande inélastique lorsque la variation du prix a peu d’effet sur la variation de la demande (le coefficient est proche de 0). C’est le cas des produits dont la consommation est relativement stable parce qu’elle correspond à un usage déterminé (les carburants ou les produits agricoles : l’augmentation du prix du pétrole a peu d’effet sur la consommation et il en va de même pour la baisse du prix du blé, du café ou du cacao). Pour ces produits agricoles Gregory King montra à la fin du XVIIe siècle comment une légère surproduction de blé entraînant une baisse du prix du blé pouvait ruiner les paysans (les recettes diminuent fortement) alors qu’une mauvaise récolte pouvait les enrichir en créant une forte augmentation du prix en raison de l’inélasticité de la demande.
Les biens atypiques sont ceux dont la demande a une élasticité prix positive.
Pour certains biens de luxe il y a un effet de démonstration ou effet Veblen (du nom de l’économiste américain Thorstein Veblen). Il s’agit d’une forme de snobisme, d’un effet de distinction par la recherche de consommations symboliques (ostentatoires).
À l’inverse certains biens inférieurs sont atypiques, ce sont les biens Giffen. Ces biens sont désignés ainsi par référence à l’économiste Robert Giffen qui au XIXe siècle a étudié cette question. Pour un "bien Giffen", la demande diminue quand le prix diminue. Par exemple si le prix des pommes de terre diminue pour un ménage ayant un revenu modeste et consommant principalement du pain et des pommes de terre, il est possible que le revenu économisé parce que le prix des pommes de terre a baissé soit reporté sur le pain. Il est même possible que la quantité consommée de pommes de terre diminue si le ménage veut augmenter sa consommation de pain. Ici l’effet revenu l’emporte sur l’effet substitution.