L’expression « firme multinationale » est apparue en 1960 sous la plume de D. E. Lilienthal. Plusieurs auteurs, dont Robert Vernon (1973), sans s’accorder sur une définition unique, ont proposés de réserver cette expression à de grandes
entreprises dont une part importante des activités de production est le
fait d’établissements situés dans un autre pays que le siège social et
qui ont un certain nombre d’implantations étrangères.
Les entreprise multinationales sont apparues par vagues successives.
- Première vague : logique industrielle (économies d’échelles et avantages comparatifs) : pétrole, mines, agroalimentaire, industrie automobile...
- Deuxième vague :
stratégie de commerciale et recherche de positions dominantes dans une
économie oligopolistique : conglomérats ayant des activités dans de
très nombreux domaines sans liens apparents (les grands groupes
japonais)
- Vague actuelle : forte soumission à la
logique financière : les firmes sont “obligées” de procéder à des IDE
en se recentrant sur les activités les plus rentables tout en
s’agrandissant.
Quelques indications chiffrées d’après la
CNUCED (conférence des Nations Unies pour le commerce et le
développement) - Rapport sur l’investissement dans le monde 2010 et
2012 - Vue d’ensemble.
En 2011, on estime que les
filiales étrangères de STN ont employé 69 millions de personnes qui ont
créé 28 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 7 000
milliards de dollars de valeur ajoutée. La production de biens et de
services par les quelque 82 000 STN et leurs 790 000 filiales
étrangères continue d’augmenter et le stock de leur IED épassé 15 000
milliards de dollars en 2008. La CNUCED estime le chiffre d’affaires
total des STN à 29 000 milliards de dollars en 2009 (soit moins qu’en
2007 en raison de la récession). La valeur ajoutée (produit brut) des
filiales étrangères dans le monde représente 11 % du PIB mondial en
2009, et le nombre de leurs salariés est stabilisé depuis 3 ans autour
de 80 millions environ.
Les secteurs d’activité des STN se
diversifient. Les sociétés des secteurs manufacturier et pétrolier,
telles que General Electric, British Petroleum, Shell, Toyota et Ford
Motor, restent en tête du classement des 25 premières STN non
financières du monde établi par la CNUCED (avant la crise de 2008-2009
qui a considérablement affaibli certaines de ces grandes entreprises).
Néanmoins, les STN présentes dans le secteur des services, y compris
dans les infrastructures, sont de plus en plus nombreuses depuis une
dizaine d’années : 30 d’entre elles figuraient dans les 100 premières
STN en 2011 contre 7 seulement en 1997.