Les recettes et les dépenses publiques exercent spontanément une action contra-cyclique sur lactivité économique.
Si une grande partie des dépenses publiques sont indépendantes des variations à court terme de lactivité économique (les dépenses de rémunération et de retraite des fonctionnaires...), certaines dentre elles sont, en revanche, mécaniquement liées à la conjoncture. Cest notamment le cas des dépenses dindemnisation du chômage ou des prestations sociales versées sous condition de ressources, qui augmentent quand lactivité économique se dégrade. On considère ainsi que lélasticité des dépenses publiques à la conjoncture est comprise entre 0,1 et 0,3, autrement dit, les dépenses publiques ont tendance à augmenter spontanément de 0,1 à 0,3 point lorsque la croissance ralentit dun point.
Lorsque lactivité économique ralentit, les dépenses publiques ont tendance à saccélérer tandis que les entrées de recettes ralentissent mécaniquement, ce qui provoque une détérioration du solde budgétaire. Dès lors, le montant des recettes fiscales diminue et le volume de dépenses publiques augmente. La détérioration de lactivité économique provoque alors un transfert de revenus des administrations publiques vers les ménages et les entreprises, ce qui atténue mécaniquement leffet du ralentissement économique sur les revenus de ces derniers. C'est l'équivalent d'une politique volontaire de déficit public destiné à soutenir la croissance, ce que les économistes appellent une politique de relance.
À linverse, en période de forte expansion économique, les prélèvements fiscaux et sociaux augmentent mécaniquement, tandis que les dépenses diminuent, ce qui a tendance à freiner la croissance de la demande intérieure. C'est l'équivalent d'une politique volontaire d'excédent public destiné à freiner l'inflation, ce que les économistes appellent une politique de refroidissement.
Par conséquent, les recettes et les dépenses publiques fonctionnent comme des "stabilisateurs automatiques" puisquelles contribuent à amortir les variations conjoncturelles de lactivité économique. Cependant, ce mécanisme de stabilisation automatique ne fonctionne pleinement que si les ménages et les entreprises ne modifient pas leur comportement de consommation, et si les taux dintérêt ne sont pas affectés par la croissance de la dépense publique en période de récession.