Les marges de manœuvres de la politique budgétaire sont considérablement réduites par le pacte de stabilité et de croissance.
Les critères de convergences fixés dans le tarité de Maastricht en 1992 sont repris dans la conférence de Dublin en 1996 et inscrits dans le traité d'Amsterdam en 1997. Ils sont restés dans tous les aménagements ultérieurs du pacte de stabilité et de croissance PSC.
Le PSC est construit sur trois normes répondant à un double objectif de dissuasion et de sanction :
- la concertation sur la situation économique et financière des Etats membres
- les contraintes encadrant la politique budgétaire définies par l'article 104 du traité sont renforcées et précisées
- l'introduction du principe général de retour à un budget proche de l'équilibre, voire excédentaire, à moyen terme.
Pour les critères concernant les finances publiques les normes sont les
suivantes : le déficit de l'ensemble des administrations publiques ne
doit pas dépasser 3% du PIB et la dette publique totale doit rester
inférieure à 60% du PIB.
En mars 2003, le PSC a été amendé afin que les États membres puissent utiliser les stabilisateurs automatiques
(en période d'expansion les gouvernements accumulent des réserves).
L'objectif d'un solde budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire
doit désormais s'apprécier sur l'ensemble du cycle d'activité et le
rythme d'assainissement des finances publiques est mesuré à l'aide du
solde structurel, c'est-à-dire corrigé des variations du cycle.
Le PSC doit permettre de coordonner les politiques budgétaires nationales au sein de l’Union économique et monétaire en garantissant des finances publiques saines, il comporte deux volets :
En dépit d’une réforme en 2005
du Pacte de stabilité et de croissance qui a assoupli les règles
d’application de la procédure de déficit excessif, le Pacte n’est plus
respecté actuellement, par la plupart des États membres. Ils
connaissent en effet un déficit des finances publiques nettement
supérieur à 3 %. En janvier 2011, sur les 27 pays memebres de l'UE, 21
font l'objet d'une procédure de déficit excessif ! Le tableau montre
les résultats actuels et prévus (solde financier des administrations
publiques, en pourcentage du PIB données OCDE).
C'est la raison des discussions autour du PSC qui ont conduit à la réforme de 2011
adoptée par le conseil Ecofin (les ministres des 27) pour contrôler de
manière plus étroite l'évolution de la dette et rendre les sanctions
plus automatiques avec un contrôle politique plus fort.
Afin
d'encourager à la réalisation des Objectifs de moyens terme (OMT), une
valeur de référence en matière de dépenses sera introduite et la hausse
des dépenses annuelles ne pourra pas excéder la hausse du PIB à moyen
terme. Ceci doit notamment servir à ce que des revenus extraordinaires
soient alloués à la réduction de la dette et non à des dépenses
supplémentaires.
Le critère d'une dette publique n'excédant pas 60% du PIB, déjà présent
dans le Pacte de stabilité et de croissance, sera surveillé de manière
beaucoup plus étroite.
Les Etats membres devront prendre des mesures de correction si cette
dette est excédentaire et ce même si leur déficit est en dessous de la
limite de 3% du PIB fixée par le Pacte. Par ailleurs, cette dette devra
être réduite à un rythme annuel de 5% sur trois années glissantes.
Un nouveau régime de sanctions financières sera introduit pour les
Etats membres de la zone euro. Ces sanctions interviendront plus tôt
dans la procédure de déficit excessif et s'appliqueront de manière
graduelle. Un dépôt financier non rémunéré de 0,2% du PIB pourra être
imposé à un Etat membre, suivi d'une amende si des mesures de
correction ne sont pas mises en place.
Les Etats membres s'engagent également à renforcer leur coordination
budgétaire, notamment via une planification budgétaire multi-annuelle.
En parallèle du nouveau cadre budgétaire, les Etats membres souhaitent
mettre en œuvre un nouveau mécanisme de prévention et de correction des
déséquilibres macro-économiques, via l'instauration d'une "procédure de
déséquilibre excessif".
Les Etats membres se sont enfin mis d'accord pour que les amendes
collectées dans le cadre des procédures de déficit ou de déséquilibre
excessif soient abondées au Fonds européen de stabilité financière
(FESF) ou à son successeur à partir de 2013, le Mécanisme européen de
stabilité financière (MES).