Depuis les accords de la Jamaïque (1976) le régime de change normal est celui du change flexible, mais les États participant à une entente régionale peuvent adopter un régime de change fixe, et en pratique l'intervention et le contrôle du taux de change assurant une certaine stabilité est demeuré le régime de change dominant dans la majorité des États.

Dans un régime de change fixe, les Banques centrales interviennent pour corriger le niveau du taux de change lorsque le taux du marché des changes s’écarte de la valeur officielle fixée entre les les deux monnaies (la détermination d’un taux de change officiel est une décision politique). Pour des raisons évidentes de souplesse et de commodité une marge de tolérance est prévue (dans le Système monétaire européen - SME - la marge de variation tolérée retenue en 1979 était de ± 2,25%).
Si le taux du marché s’établit hors de cette marge, les Banques centrales des deux États interviennent pour ramener le taux du marché dans la marge acceptée autour du taux officiel. L’intervention prend la forme d’une vente de la monnaie qui s’est appréciée contre la monnaie qui s’est dépréciée. Cette intervention ne peut pas être permanente parce qu’elle conduirait à l’épuisement des réserves du pays dont la monnaie se déprécie. Lorsque l’écart est durable il faut modifier le taux de change officiel, c’est à dire procéder à une dévaluation ou réévaluation pour l’autre monnaie.
La volonté de conserver la stabilité du taux de change conduit à adopter une politique économique évitant la dépréciation ou l’appréciation. Le régime de taux de change fixe implique donc une “contrainte de politique économique”.
En même temps il apparaît clairement qu’en régime de change flexible, il ne peut pas y avoir de dévaluation (réévaluation) mais simplement une dépréciation (appréciation).
Dans un régime de change flexible la contrainte de change disparaît.
En contrepartie, la flexibilité introduit une incertitude dans les relations économiques intégrant le futur. Les agents ignorent quel sera le taux de change qui s'appliquera lors du dénouement de leurs engagements. Cette incertitude a un coût puisque pour se prémunir contre le risque de change, les agents doivent procéder à des ventes ou des achats à terme de devises à un prix fixé à l'avance. Cette assurance, passant par le marché à terme, permet reporter le risque sur celui qui s'engage à terme, mais elle a, comme toutes les assurances, un coût qui créé une distorsion dans le système de prix.