1) Une monnaie marchandise comme dans le cas du système de l'étalon-or.
Ce système a théoriquement fonctionné de 1879 (abandon du bi-métallisme or et argent) à 1914 (abandon de la convertibilité en or de nombreuses monnaies à cause de la guerre). Les monnaies sont convertibles en or à un prix (taux) fixé officiellement donc les taux de change sont fixes (si une once d'or vaut "x" francs français et "y" dollars US alors un dollar vaut "x/y" francs français).
Les règlements entre résidents et non-résidents se font théoriquement en or mais pour économiser les frais entraînés par les conversions et les assurances liés aux transferts il était plus commode d'utiliser une monnaie bénéficiant d'une confiance totale : la livre sterling.
Avec un tel système il ne peut pas y avoir durablement d'excédent ou de déficit commercial : c'est le mécanisme de l'ajustement automatique. La politique monétaire est donc fortement contrainte par l'évolution du stock d'or mondial, qui détermine naturellement la croissance de la masse monétaire. L'avantage d'une telle contrainte réside dans l'absence d'inflation, l'inconvénient majeur est que la croissance de l'offre de monnaie commande la conjoncture économique.
2) Une ou deux monnaies nationales convertibles ou non en en or.
C'est le système du Gold Exchange Standard (GES) proposé en 1922 à l'occasion des accords de Gènes (il ne fonctionna jamais réellement) et servant de base aux accords de Bretton Wood en 1944.
Ce choix est forcément associé à un régime de change fixe pour garantir la stabilité de la valeur des monnaies relativement à la monnaie de réserve (dollar ou livre sterling).
La monnaie qui a le statut d'instrument de réserve joue le rôle de liquidité internationale et à ce titre elle doit circuler en quantité suffisante pour alimenter la croissance du commerce mondial. Il faut donc que le pays qui émet cette monnaie connaisse un déficit de sa balance des paiements courants (il doit importer plus qu'il importe ou/et investir à l'étranger). Ce pays bénéficie d'un privilège puisque sa monnaie est toujours acceptée comme moyen de paiement sans que son abondance ne mette en cause sa valeur.
3) Toutes les monnaies
On laisse alors la liberté aux banques centrales de choisir l'instrument de réserve qui convient le mieux aux opérations qu'elles réalisent. C'est ce principe qui est retenu dans les accords de La Jamaïque (1976) puisque ces accords indiquent simplement qu'il ne peut s'agir de l'or qui est ainsi définitivement démonétisé.
Ce système revient en fait à faire émerger un petit nombre de "gandes monnaies" qui deviennent de fait des monnaies de réserve. Aujourd'hui, le dollar et l'euro.
4) Une monnaie supra-nationale.
Celle-ci joue le rôle de la monnaie centrale permettant les compensations dans les relations entre monnaies nationales de la même manière que dans un système monétaire avec monnaie de banque (monnaie scripturale). Il faut alors un organisme chargé de la compensation, sorte de banque mondiale. C'est cette idée qui inspire le plan Keynes en 1944.
Elle sera reprise dans le Système Monétaire Européen sous une forme atténuée avec la création de l'ECU (european currency unit).