D’une part entre deux dévaluations, la dégradation de la compétitivité prix contribue à augmenter le déficit extérieur. Symétriquement, les pays qui réévaluent leur monnaie étant moins inflationnistes, voient leur compétitivité prix s’améliorer.

La balance courante d'un pays se détériore immédiatement après la dépréciation réelle de sa monnaie. Elle ne commence à s'améliorer que quelques mois à un an plus tard. Ce phénomène est connu sous le nom de courbe en J.

Deux effets se succèdent, l'effet prix et l'effet volume.

L'effet prix correspond direvtement à la baisse de la valeur de la monnaie nationale relativement à celle des partenaires commerciaux : les produits importés coûtent immédaitement plus chers qu'avant. La balance commerciale se détériore.
L'effet quantité ou effet volume se manifeste ensuite mais demande du temps : les produits étrangers dont le prix est devenu plus élevé perdent leur compétitivité et inversement les exportations du pays qui a dévalué sont stimulés parce que les produits coûtent moins cher aux importateurs étrangers. La balance commerciale s'améliore.
L'expérience montre qu'il faut près d'un an pour que le solde se redresse à condition que les entreprises qui bénéficient de ce gain de compétitivité l'utilisent. Elles peuvent aussi être tentées d'augmenter leurs marges et de ne pas chercher à élargir leur marché.

D’autre part il faut ajouter les effets inflationnistes de la dévaluation (les prix des importations exprimés en monnaie nationale s’élèvent) et désinflationnistes de la réévaluation (les prix des importations en monnaie nationale diminuent). Au total, la probabilité qu’un pays qui a dévalué sa monnaie la dévalue à nouveau dans un avenir proche se nourrit à la fois de cette inflation importée et de la baisse des réserves de change due au creusement du déficit des paiements courants, a fortiori si aucune politique de lutte contre l’inflation n’est engagée (et inversement).

À cette première asymétrie, s’en ajoute une seconde qui tient aux règles d’intervention des Banques centrales sur les marchés des changes lors des attaques spéculatives qui anticipent les réalignements. En pratique, les Banques centrales dont les monnaies sont attaquées ont pris l’habitude d’intervenir avant qu’elles n’atteignent leur cours limite (interventions infra-marginales), alors que celles dont la monnaie s’appréciait n’intervenaient qu’à l’approche de ce cours limite. La charge des interventions n’était donc pas symétriquement répartie (ainsi la Bundesbank n’a jamais pratiqué d’interventions inframarginales).