Un déficit commercial entraîne des sorties d'or ce qui réduit le stock d'or donc la quantité de monnaie (elle est déterminée par le stock d'or puisque la monnaie est convertible).
Cette réduction de la masse monétaire entraîne une baisse des prix donc un supplément de compétitivité ce qui réduit le déficit commercial. Il en est ainsi parce que la théorie quantitative de la monnaie fait du niveau des prix une variable d'ajustement entre production et quantité de monnaie [1]. Les prix intérieurs diminuant, les produits se vendent mieux et les produits étrangers deviennent moins attractifs.
Ce rééquilibrage est renforcé par le fait que la réduction du stock d'or et de la masse monétaire entraîne une augmentation du taux d'intérêt (il y a moins de monnaie donc elle est "plus chère"). Un taux d'intérêt plus élevé entraîne des entrées de capitaux étrangers et la balance des capitaux s'améliore...
Notes :
[1] Supposons une économie dans laquelle 1000 unités d'un produit sont fabriqués. Dans cette économie 500 unités monétaires (l'euro par exemple) sont en circulation. Si chaque unité monétaire ne peut servir qu'une seule fois, le prix du produit sera automatiquement égal à 0,5 euros. Imaginons que ce ne soit pas le cas, que le prix soit par exemple 0,6 euros. Alors une partie de la production ne peut pas être achetée, il n'y a pas assez de monnaie en circulation. Cette offre de produits invendus pèse sur le marché, les vendeurs qui veulent écouler leur production vont baisser leurs prix... jusqu'à 0,5 euros.
Cet exemple montre ce qu'il faut entendre par "équation des transactions" ou "théorie quantitative" : la valeur de la monnaie en circulation doit être égale à la valeur de la production.
La valeur de la monnaie en circulation c'est le produit de la quantité de monnaie, généralement notée M par le prix d'une unité monétaire (qui par définition vaut 1 car 1 euro vaut 1 euro).
La valeur de la production c'est le produit de la quantité produite notée Q par le prix du produit P.
Ainsi par définition M = PQ (ici on fait l'hypothèse que chaque unité monétaire ne sert qu'une fois, la vitesse de circulation de la monnaie vaut 1).