Lorsque les banques possèdent des titres à la suite d'une opération d'escompte (la banque a pris le relai d'une entreprise dans une opération de crédit ; le crédit accordé par l'enreprise à un client est repris par la banque qui en échange, crédite le compte du client d'une somme équivalente après déduction d'un intérêt ; on dit que la banque escompte la créance) elle peut dans certains cas demander à la banque centrale d'escompter à son tour ces titres. Comme il y a deux opérations successives d'escompte on parle de réescompte.
Jusqu'en 1971, le réescompte a été le principal outil de refinancement des banques auprès de la banque centrale. Une fois le taux d'escompte (il faudrait dire le taux de réescompte) de la banque centrale fixé, à condition d'accepter de payer cet intérêt et de disposer de titres réescomptables, les banques pouvaient se procurer autant de monnaie centrale qu'elles le désiraient. Cette facilité accordée aux banques les rendaient maîtresses de la création monétaire, la banque centrale étant obligée de satisfaire les demandes de refinancement. Elle pouvait essayer de décourager les banques d'utiliser le réescompte en augmentant le taux d'escompte, ou réduire le nombre de titres réescomptables en établissant des critères d'éligibilité plus rigoureux (qualité des titres, échéance...) ou encore fixer des plafonds de réescompte avec une augmentation du taux d'escompte quand la banque dépassait son plafond. Mais les banques pouvaient répondre en élevant à leur tour les taux d'intérêt pratiqués avec leurs clients. Il s'agit donc d'une procédure fortement inflationniste.
A partir de 1971, la possibilité de recourir au réescompte a été progressivement réduite. Il s'agissait d'obliger les banques à se tourner davantage vers des opérations d'open market. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale à partir de janvier 1971, fixait le taux d'escompte à un niveau supérieur à celui de l'open market. Cela a fortement réduit l'utilisation normale du réescompte mais il restait une utilisation particulière : pour faciliter les exportations le crédit accordé aux exportateurs était rendu attractif par la possibilité pour les banques de se refinancer facilement en portant ces crédits à l'escompte de la banque centrale et cela à des taux préférentiels. Il faudra attendre 1986 pour que le refinancement par le réescompte soit définitivement interdit.