Si une banane vaut 0,5 euros alors qu'un ananas vaut 3 euros cela signifie qu'il faut 6 bananes pour acheter un ananas. Imaginons que les prix changent, la banane coûte désormais 1 euro et l'ananas 4 euros, on dira que les prix ont augmenté et dans le langage courant cela sera interprété comme une inflation et une baisse du pouvoir d'achat. En réalité les changements sont plus subtils et il faut se demander de quel pouvoir d'achat il s'agit : le vendeur de banane qui achète des ananas connait une amélioration de son pouvoir d'achat (il lui fallait 6 bananes pour un ananas il lui en faut seulement 4 désormais) et inversement le pouvoir d'achat du vendeur d'ananas qui achète des bananes a baissé (avec un ananas il achetait 6 bananes, désormais il en obtient seulement 4). Les deux changements traduisent cependant une perte de pouvoir d'achat de l'unité monétaire (ce qu'on peut acheter avec un euro).

On voit qu'il faut distinguer les évolutions nominales (exprimées en monnaie) et les évolutions réelles. C'est tout l'intérêt de la notion de prix réel. Le prix réel d'un produit n'est pas exprimé en monnaie mais en unités d'un bien ou d'un service de référence, par exemple le temps de travail. C'est ce que font implicitement ceux qui se demandent combien d'heures, de mois ou d'années de travail il faut fournir pour pouvoir acheter un produit.

Cela permet de dégager facielement deux conlusions quand on fait des comparaison dans le temps et dans l'espace :