Le jeudi 19 août 2010 avec une livre sterling on obtenait 1,2187 euros et 1,55770 dollars des États-Unis.
La lecture de ces taux de change peut conduire à la conclusion suivante : la livre sterling est plus forte que l'euro qui lui même est plus fort que le dollar.
Ce serait une erreur : une monnaie est forte quand elle a tendance en général à s'apprécier et qu'elle est de ce fait attractive. Et inversement une monnaie est faible quand elle a tendance à se déprécier. Cela revient à dire que la force ou la faiblesse d'une monnaie se mesure dans le temps et pas à un instant donné.
Il ne faut jamais oublier que la valeur d'une monnaie c'est son pouvoir d'achat.
En reprenant les taux de change précédents si on constate qu'avec 10000 livres sterling on peut acheter à Londres exactement la même quantité des mêmes produits qu'avec 12187 euros à Paris, alors le taux de change livre contre euros respecte la parité des pouvoirs d'achat. S'il en est autrement, si par exemple il faut dépenser à Paris 13000 euros pour avoir l'équivalent de ce que l'on peut acheter avec 10000 livres à Londres alors le taux de change du 19 août 2010 (1,2187 euros pour 1 livre) sous-évalue la livre. Normalement cela ne va pas durer : les consommateurs vont se rendre compte qu'il est préférable de faire les achats à Londres et renoncer à Paris, ils vont demander des livres contre des euros et le prix de la livre en euros va augmenter jusqu'à ce qu'il devienne compatible avec le pouvoir d'achat des deux monnaies dans les deux payse. On devrait ainsi atteindre rapidement un nouveau taux de change donnant 1,3000 euros pour 1 livre.

On comprend alors facilement pourquoi un gouvernement peut être tenté de faire en sorte que sa monnaie soit sous-évaluée. Il suffit pour cela que les interventions de sa Banque centrale ou sa politique monétaire (taux d'intérêt) aille dans ce sens.