Le mécanisme de taux de change, qui lie à l'euro les monnaies des pays de l'Union européenne ne participant pas encore à l'Union monétaire (pays à dérogation), a été adopté par le Conseil européen d’Amsterdam en juin 1997. Ce mécanisme, proposé par le Conseil Ecofin et l'Institut monétaire européen, avait fait l'objet d'un accord de principe lors du Conseil européen de Dublin de décembre 1996.

Le nouveau mécanisme de change, dit MCE 2, a remplacé l’ancien mécanisme, dit MCE 1, depuis le 1er janvier 1999. Il s'inscrit, pour l'essentiel, dans la continuité de son prédécesseur, tant sur le plan juridique que sur le plan technique, mais il reste suffisamment souple pour prendre en compte les divers niveaux de convergence des États membres — actuels ou futurs — de l'Union européenne restés temporairement hors de l'Union monétaire.
Cela implique le respect de la stabilité du taux de change relativement à l'euro avec des marges de fluctuation autorisées (+ ou - 15 %) et l'intervention de la banque centrale nationale et de la BCE lorsque les marges sont franchies. Cependant l'entrée dans la zone euro est conditionnée par une stabilité des taux de change pendant au moins deux ans et le critère d'appréciation de la stabilité est beaucoup plus restrictif puisque depuis 1998 il est fixé à une marge de + ou - 2,25 %.

La participation au nouveau mécanisme demeure facultative mais les pays à dérogation ont vocation à y adhérer. Ainsi, deux des quatre pays membres n’ayant pas adopté l’euro en 1999, le Danemark et la Grèce, ont choisi d’adhérer au mécanisme dès le 1er janvier 1999 (la Suède et le Royaume-Uni sont restés à l'extérieur du mécanisme de change. Depuis lors, la Grèce est entrée dans la zone euro le 1er janvier 2001.
Un État membre qui ne participe pas dès le début au MCE 2 pourra le faire ultérieurement. Mais tout État membre de l'UE doit se soumettre au principe selon lequel les politiques de change nationales sont des questions d'intérêt commun. En outre, les banques centrales des pays ayant choisi de ne pas participer au mécanisme coopèrent avec la BCE en matière d’échange d’informations et de concertation indispensables au bon fonctionnement du MCE 2.

Avant d'adopter l'euro, les nouveaux États membres doivent intégrer pendant une période d'au moins deux ans le mécanisme de change européen. En juin 2004, les monnaies de trois nouveaux Etats membres de l’UE, Estonie, Lituanie et Slovénie, sont entrées dans le mécanisme et en avril 2005, trois autres nouveaux membres de l'UE, Lettonie, Chypre, Malte, puis en novembre 2005 la Slovaquie adhèrent à leur tour au mécanisme de change.